Funny Girl : de Broadway au Théâtre Marigny !

« Funny Girl » et « Paris » : deux expressions que l’on ne pensait jamais associer. Pourtant, grâce au travail du Théâtre Marigny et de son directeur Jean-Luc Choplin, la production a vu le jour en novembre 2019. Une première en France !
Le Do’s Musical s’est donc rendu dans le « plus beau théâtre sur la plus belle Avenue du monde », un lieu intime et prestigieux.
L’orchestre dirigé par James McKeon entonne les premières notes de l’ouverture.
On y est : Broadway à Paris.
Dans le New-York des années 1910, Fanny Brice se rappelle sa carrière et le public assiste à des flashbacks parfaitement pensés ; de son adolescence à son statut de star reconnu, les personnages de son passé entourent Fanny en pleine introspection. On fait ensuite un saut au début de sa carrière, où la belle se fait remarquer en tant que chanteuse comique par l’élégant Nick Arnstein. Ils tombent fou amoureux, jusqu’à se marier. Mais alors que l’étoile montante se voit atteindre les sommets, Nick est arrêté pour affaires.

« I’m the Greatest Star ! » nous chante Christina Bianco, qui incarne le rôle de Fanny. Et elle a bien raison ! Mini comédienne au coffre immense, elle égale selon moi la très grande Barbra Streisand tout en interprétant le rôle à sa manière. Une boule d’énergie qui ne prend aucune pause.
Ashley Day, dans le rôle de Nick Arnstein, est remarquable, mais il tend à se faire éclipser par Matthew Jeans qui incarne Eddie Ryan, l’ami attachant de Fanny. Sa voix chaleureuse et ronde, sa présence scénique et ses pas de danse en font un artiste hors pair.
Les costumes et décors imaginés par Peter McKintosh subliment à la fois la mise en scène et la chorégraphie signées Stephen Mear, pures et majestueuses. On assiste à une œuvre complète dont les tableaux se suivent mais ne se ressemblent pas.
D’un côté les numéros d’ensemble sont impeccablement orchestrés et chorégraphiés comme le font si bien les anglo-saxons. Le duo Arnstein – Brice dans « You are Woman, I am man » nous emmène dans l’intimité du couple avec humour grâce à une interprétation impeccable des deux acteurs. On découvre au milieu du deuxième acte « Rat-tat-tat-tat », un numéro explosif et plein d’humour.
D’un autre côté, on retrouve des numéros plus sobres et très émouvants interprétés par la « leading lady » à la perfection. Elle met sa technique au service de la pureté, notamment durant le numéro « People » où le public découvre une dimension plus profonde du personnage qui jusqu’alors se contentait d’être une funny girl.
Funny Girl au Théâtre Marigny jusqu’à mars 2020, une production française à l’anglo-saxonne comme on les aime.
Foncez-y !