Sous nos yeux, le plus grand des spectacles ?

THE GREATEST SHOWMAN
Genre : Drame, Comédie musicale
Réalisateur : Michael Gracey
Année de sortie : 2018
Casting : Hugh Jackman, Zac Efron, Michelle Williams, Rebecca Ferguson, Zendaya
Nationalité : Américain
Les représentations du célèbre P.T Barnum étaient-elles des « odes à l’humanité » ? A l’époque pas vraiment, mais dans le film, c’est sous cet angle que le réalisateur Michael Gracey a choisi de les présenter. Aussi, au vu des libertés prises par rapport à la véritable personnalité de l’entrepreneur, The Greatest Showman n’est pas réellement un biopic, mais davantage une célébration de la différence et une incitation à être soi-même, sans souci du regard des autres.
Si le message général du film n’est pas des plus originaux, il n’en reste pas moins important et la bande originale et les numéros d’ensemble qui le servent sont impressionnants. Quelque peu éloigné des classiques de Broadway, l’univers musical écrit par Benj Pasek et Justin Paul, correspond aux tendances actuelles et, hormis dans le cas de Jenny Lind chez qui on a du mal à trouver la voix de Rossignol qu’on nous vend pourtant, les accents pop voire hip-hop sont les bienvenus, les morceaux débordent d’une énergie communicative. Si l’on peut regretter toutefois que les chorégraphies ne soient pas davantage mises en valeur, du fait de plans trop serrés ou trop rapides qui laissent parfois le spectateur sur sa faim, on retient les costumes sensationnels et les couleurs vives qui explosent à l’écran et contribuent au dynamisme de l’ambiance générale du film. Le public en prend plein la vue, pour son plus grand plaisir.
Regroupant quelques grands noms du cinéma ou de Broadway, de Hugh Jackman à Keala Settle, en passant par Zac Efron, Zendaya ou Michelle Williams, le casting est plus que convaincant et ne déçoit pas. Et si l’on a parfois l’impression que les personnalités individuelles ne sont pas assez explorées, c’est que les personnages sont attachants et qu’on aurait aimé les connaître davantage. Mais là n’était pas l’objectif premier du film – même si cela aurait pu servir le message général plus directement.
Si le film pourra en frustrer quelques-uns par son rapport, lointain seulement, avec la véritable histoire de son héros ou par l’extravagance de certaines scènes, il reste musicalement et visuellement réussi. De la même manière que son public n’allait pas à l’époque, voir une représentation du quotidien, on ne va pas voir The Greatest Showman pour voir un film réaliste ou une biographie de P.T. Barnum. En choisissant ce film, on va d’ailleurs davantage au spectacle qu’on ne va au cinéma. On va voir de l’invraisemblable, de l’irréel, de la joie, de l’amour, de l’espoir et des rêves par millions. On va voir tout ce qui au fond, nous fait nous sentir vivant. Et l’objectif est atteint, si bien que l’on finit même par se dire que peut-être, le plus grand des spectacles n’est pas celui que l’on va admirer dans une salle, mais celui qui se joue chaque jour sous nos yeux.
Sans être le film de la décennie, The Greatest Showman n’en reste ainsi pas moins un excellent divertissement, un moment un peu hors du temps à savourer en famille ou entre amis, un instant plein de magie dont on ressort avec le sourire et une furieuse envie de vivre la vie intensément.